Outlaws Racing Team : Entretien avec Firas Elhdhili, président du club

Peut-on être médecin et président d’un club automobile ? Cette ambivalence est la réalité de notre invité, Firas Elhdhili, à la tête des Outlaws Racing Team depuis 2016 : « … je fais partie des fondateurs de l’équipe. Etant un grand féru de BMW youngtimers, je conduis une E28 2.8L de 1984 totalement refaite par mes soins ! J’ai aussi été invité dans l’émission Mecamed sur Radiomed en 2018 »

Q : Alors Firas, si on résume les Outlaws en un mot ?

C’est avant tout une histoire d’amis dont le dénominateur commun est la passion ! Cela fait deux ans et demi que l’équipe existe, on est passé de deux voitures quasiment stock (véhicule de série avec peu ou aucune modification) à une écurie de six « vraies drifteuses », tout en gardant la flamme de cette passion intacte !

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Q : Pourquoi les « Outlaws » ?

Certains y verront un clin d’œil aux origines du drift ! Cette discipline a vu le jour dans la rue et n’avait rien de légal. D’autres y verront une manière de défier les lois de la physique avec des drifts de plus en plus borderline, poussant les machines et les pilotes au-delà des limites. Cependant, le club essaie toujours de donner l’exemple en termes de respect des législations et des règles et de ne pas mettre les usagers de la route en danger.

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Q : Outlaws et les autres équipes, cela donne quoi ?

Décidemment, ça n’a rien d’Outlaws ! On a toujours mis un point d’honneur à entretenir les meilleurs relations possibles avec les autorités sportives et les concurrents. De ce fait, on est en bon termes avec nos concurrents avec des échanges pour le moins. Par ailleurs, nous pensons profondément que l’on devrait capitaliser sur cette entente pour progresser. Il n’y a pas mieux qu’être challengé par les meilleurs pour se surpasser.

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Q : C’est quoi le bilan de la saison 2018 ?

Cette année a été d’une richesse déconcertante ! Personnellement, je pense que l’année 2018 a marqué un tournant pour le sport automobile et particulièrement le drift : les performances des voitures dépassent l’entendement (avec des configurations à plus de 400 chevaux voir 600 pour certaines !), les machines alignées sont de plus en plus féroces et les sponsors nous prennent de plus en plus au sérieux. Cela a donné lieu à des évènements encore mieux organisés avec à chaque fois un show plébiscité par un public de plus en plus nombreux.

Le bilan est plus que positif, surtout que le palmarès du club s’est vu gratifié de précieuses victoires (tel que la prouesse de Yassine Legall, vainqueur du RBCPD et deuxième du championnat malgré une série d’infortunes) avec une mention spéciale à notre jeune pilote d’à peine vingt ans, Fayed Fellah, qui ne cesse de s’améliorer au volant de sa BMW E30.

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Q : Selon toi, qu’est-ce qui vous manque en Tunisie pour vivre pleinement votre passion ?

Honnêtement, je pense que le sport automobile est une véritable opportunité pour le pays, à la fois en termes d’encadrement des jeunes (et dieu sait que la mortalité sur nos routes appelle à plus de sensibilisation auprès de cette population), qu’en termes de tourisme et de reconnaissance à l’échelle internationale.

Malheureusement, l’environnement législatif est pour le moins contraignant et les espaces pour s’entrainer sont quasiment inexistants ! Nos machines de courses sont considérées comme des voitures de tourisme et subissent toutes les taxations et contraintes d’assurances. On souffre aussi du manque de pièces spécifiques et il est encore plus compliqué de les importer à cause des procédures de dédouanement. Par ailleurs, la fédération fait énormément d’efforts afin de pallier à ces problèmes, et on demeure confiants que cela devient plus simple pour les années à venir.

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Q : Pour finir, vous venez d’un domaine très loin de l’automobile (la médecine), qu’est-ce qui vous motive et quels sont vos projets à venir ?

Il est vrai qu’entre l’automobile et la médecine, le fossé est conséquent. Cependant, entre les deux mondes, mon cœur bascule, sans pour autant pouvoir choisir entre l’un ou l’autre.

En ce qui concerne les projets, mon mandat touche à sa fin. Mener ce club pendant les trois dernières années a été pour moi une aventure hors pair. Dorénavant, je vais certainement consacrer davantage de temps avec la famille et les amis, sans pour autant oublier de m’occuper de ma vieille BMW série 5 (E28), qui restera mon point d’attelage à cette passion qui nous a tous rassemblés.

Interviewé par : Bahaeddine KHELIJINI.