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Mitsubishi L200 Instyle Double Cab Auto : Essai


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En France, le marché du pick-up a augmenté de 20% en 3 ans. De quoi nourrir les ambitions de constructeurs qui s'apprêtent à arriver sur le marché (Mercedes, Renault...) mais aussi pousser les acteurs historiques du 4x4 à renouveler leurs modèles, avec notamment un nouveau Navara et un nouveau L200. Nous avons essayé ce dernier.

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Un gros pick-up, c'est une conception bien précise: un châssis séparé, et (en général) un pont arrière rigide suspendu par des ressorts à lames, tout cela dans le but de résister à la charge. Et un moteur coupleux avec une boîte de transfert... Pas forcément facile d'innover en restant dans ce cadre ! Alors on optimise.

On optimise d'autant mieux qu'avec le précédent Mitsubishi L200, la marque aux 3 diamants disposait déjà d'une excellente base qu'il suffisait de mettre à jour. Le moteur par exemple. Il a été remplacé par une nouvelle unité, dérivée de celles des ASX et Outlander. Cubant 2.4 litres, il est gavé par un turbo à géométrie variable, tout simplement. Tout simplement, car certains concurrents disposent de moteurs biturbo ou autre suralimentation étagée. Mais c'est le résultat qui compte après tout. Et comme un système plus simple est toujours plus fiable, le simple turbo est sans doute un plus !

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Ainsi doté, ce nouveau 2.4 DID développe 154 chevaux, soit 18 de plus que la version qu'il remplace. Mais ça n'est pas tout, puisque ce moteur existe aussi en version MIVEC. Il développe alors 181 chevaux, ce qui le place dans le peloton de tête des pick-up. MIVEC ? C'est une distribution variable comme peut en bénéficier par exemple la Lancer Evolution ! Bref, comme un VTEC, un VANOS, un VVTi etc... Mitsubishi est à notre connaissance la seule marque à utiliser une telle technologie sur des moteurs Diesel: c'est déjà le cas sur les ASX et Outlander. A noter que seule la version 154 chevaux peut s'équiper du système AS&G (Stop and Go). Renseignement pris, le gain sur la version MIVEC ne compenserait pas du tout le surcoût à l'achat car il serait infime. Même psychologiquement ?

La transmission Super Select II est elle aussi revue. A tel point qu'on se demande pourquoi elle ne s'appelle Super Select III. Car l’évolution est importante: le différentiel central (le coeur du système) est désormais constitué d'un Torsen asymétrique, avec une répartition statique de 40-60% pour plus de dynamisme, en lieu et place de l'ancien viscocoupleur. Cette transmission très complète se retrouve sur les deux finitions haut de gamme et s'associent en franchissement à un antipatinage (ASTC) sur les 4 roues.

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Les deux finitions d'entrée de gamme, plus orientées à destination des professionnels (70% des acheteurs de L200) que des particuliers, continuent de faire confiance à la transmission Easy Select. Celle ci se passe de Torsen et même de tout différentiel central, ce qui simplifie la transmission mais exclut toute utilisation des 4 roues motrices sur sol adhérent. L'Easy Select profite pour les cas difficiles d'un toujours très efficace blocage de différentiel arrière. A noter que ce dernier est désormais à commande magnétique. Bref, tant la transmission Easy Select que cette Super Select II "Bis" se commandent désormais par un bouton rotatif (comme sur les ASX et Outlander) et non plus via un petit levier comme à la grande époque des 4x4 et notamment des Pajero. Pour finir avec la transmission: le L200 s’équipe enfin d’une boite 6 manuelle…

…mais elle ne compte que 5 rapports en automatique. Pourtant, c’est une nouvelle boite selon Mitsu. En fait, elle est effectivement nouvelle pour le L200, mais elle existe depuis 2010 sur le Pajero. Et ça n’était qu’une variante destinée à résister au couple supplémentaire des nouveaux moteurs. Très honnêtement, ça n’est pas trop l’absence d’un 6ème rapport qui pose souci: c’est plutôt la gestion de la boite à l’ancienne, assez passive, sans frein moteur par exemple, et son convertisseur de couple qui patine jusqu’à 90 km/h avant d’être enfin mis hors circuit. La gestion de boite paresseuse peut se régler momentanément en prenant la main grâce aux palettes au volant, idéalement positionnées et dimensionnées. Restera toujours le patinage du convertisseur de couple, comme sur une boite auto à l’ancienne !

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Sur route, le Mitsubishi L200 se comporte extrêmement bien. Tellement bien qu’on a pu rouler à des allures purement et simplement indécentes avec. C’est pas notre faute m’sieur l’agent, on avait un avion à prendre pour rentrer ! Bien entendu, l’essieu rigide suspendu par des lames à l’arrière se fait un peu remarquer, mais ses réactions n’interfèrent pas avec la tenue de route. A noter à ce sujet que si la transmission Super Select permet de rouler en 4 roues motrices sur route, la tenue de route en simple position propulsion est déjà de très haut niveau. Durant notre échappée sauvage sur les petites routes auvergnates, le contrôle de stabilité ne s’est pas déclenché, malgré les 181 chevaux du moteur DID ! A noter que, dans le cadre de ses tâches plus… courantes, l’ASTC intègre une fonction de stabilité de la remorque. Il y a également sur notre exemplaire d’essai le LDW Lane Assist (avertissement de franchissement de ligne). On l’a vite coupé, pour pouvoir couper certains virages sans être dérangé !

Sur piste, le Mitsubishi L200 est depuis longtemps un bon client: bons moteurs, bon châssis et très bonne transmission, donc… Et puis il y a l’empattement très long, mais aussi et surtout un beau passé en compétition, avec les Strakar il y a quelques années. Bref. En attendant, on roule sur piste à bonne allure et tout va bien. Ca ira encore mieux quand on aura mis un peu de charge dans la benne, qui ne sera alors plus tentée de sautiller. Si vous voyagez toujours à vide, il est également possible de retirer une lame pour assouplir une suspension de ce type, comme vous le savez peut être déjà…

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En tout terrain pur, on ne connait aucun pick-up qui soit vraiment à l’aise (à part le Defender, mais il n’est plus produit). En cause, le gabarit des véhicules et notamment leur porte à faux arrière. Mais quelques uns font mieux que se défendre, et le L200 en fait partie depuis longtemps. D’ailleurs, c’était l’un des premiers pick-up à pouvoir compter à l’époque -ça ne nous rajeunit pas- sur un blocage de différentiel arrière.

Le spoiler avant est composé de deux fines lames de caoutchouc devant les roues: des éléments aérodynamiques qui se déforment en franchissement et se remettent en place aussitôt après. Bien joué. Soyons clairs: le dernier L200 assure en franchissement. L’antipatinage et la boite auto de notre modèle d’essai étaient d’ailleurs deux alliés de poids. Et oui: une boite auto « à l’ancienne » est devenue un poil agaçante sur route, mais son convertisseur de couple reste ce qui se fait de mieux en tout terrain. La preuve ? Avant de passer une zone trialisante, le journaliste facétieux qui partageait notre véhicule nous a fait une farce, en tournant le bouton de la Super Select II pour retirer la boite courte et repasser la transmission en mode « 4HLc ». On ne s’en est pas aperçu et… on a passé les difficultés facilement quand même. La classe !

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Même si les pick-up sont de plus en plus raffinés (notez l’avant rappelant le Nissan Murano), ils restent néanmoins des véhicules avant tout utilitaires. A l’intérieur, la qualité de construction est indéniable, mais les plastiques sont parfois un peu basiques. Pas grave. Mais quelques détails dénotent du passé utilitaire: dommage par exemple que malgré le niveau d’équipement haut de gamme de notre exemplaire, il n’y ait toujours qu’une seule vitre à commande séquentielle et pas 4, comme sur un Pajero vieux de 20 ans…

Le Mitsubishi L200 a perdu sur cette nouvelle génération l’une des 3 carrosseries qui existaient dans le passé, puisque le Single Cab et sa très longue benne n’existent plus. Reste donc toujours le Club Cab et le Double Cab. Comme on ne se souvient plus avoir croisé un L200 Single Cab, on en déduit que c’était de toute manière la version la moins vendue…

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Le L200 c’est pas n’importe quoi: c’était jusqu’à présent 25% des ventes de Mitsubishi en France, donc la marque n’a pas le droit à l’erreur ! Le nouveau 2.4 DID offre des émissions de seulement 169g de CO2, ce qui devrait aider pas mal à la chose. Le Mitsubishi L200 fait évoluer ses équipements et -surtout- ses mécaniques, tout en gardant ses qualités: un plaisir de conduite certain, sur route (sans boite auto) ou hors route (avec… boite auto). Il faudra bien tout cela pour affronter une concurrence qui est en train de se multiplier !

Texte: Manu Bordonado

Photos: Manu Bordonado & constructeur

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source: http://www.4rouesmotrices.com/essais/Mitsubishi/essai_336_Mitsubishi_L200_Instyle_Double_Cab_Auto.php

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