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Le côté obscur de la GTI


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Elles ont déserté nos garages mais certainement pas nos cœurs. Chaque semaine, « M » rend hommage à des créations méconnues, mal-aimées ou trop vite occultées de l’histoire automobile. Cette semaine, les faces B du phénomène GTI.

Peugeot qui, trente ans après, réincarne la 205 GTI en 208 GTI alors que Volkswagen renouvelle sa Polo GTI après avoir fait de même avec la Golf… L’heure est au revival des « bombinettes ».

Une bonne raison de revenir sur l’héritage GTI des années 1980 et pas seulement sur les modèles qui ont le mieux vieilli. Car, dans l’ombre des 205 et Golf GTI ou R5Turbo, il y eut aussi des créations moins réputées mais tout aussi flamboyantes, si ce n’est davantage.

Des voitures qui – les malheureuses ! – furent souvent la proie du tuning dans les années 1990 et 2000. Becquet arrière, élargisseurs d’ailes, phares doubles, plastique beige et formes bien carrées… tout cela fleure bon les années 80.

Voici un florilège de cinq modèles qui furent à la mode des GTI ce que furent les faces B des hits pop.

Ford Escort XR3 (1980)

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Née quatre ans après la Golf et quatre ans avant la 205 GTI, la Ford Escort XR3 est un porte-flambeau du design « caisse à savon » des années 1980 qui a fait rêver la jeunesse européenne. Le moteur (1,6 litre) de la première génération crache 96 ch ce qui, aujourd’hui, fait sourire mais faisait grosse impression à l’époque, d’autant que la voiture était légère. À partir de 1983, la Ford des kékés deviendra XR3i ; le « i » de GTI, évidemment. Un nombre conséquent de ces Ford assez modernes pour l’époque malgré un comportement routier parfois approximatif terminera sa carrière entre les mains d’adeptes du tuning. On se souvient personnellement d’une XR3i bleu électrique surbaissée dont les places arrière avaient été neutralisées pour y installer un manège de Schtroumpfs…

Moment de tendresse à bord d’une XR3i

Fiat Ritmo Abarth (1981)

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une petite voiture qui décoiffe ? Fiat ne risquait pas d’être pris au dépourvu. La Ritmo née en 1978, dessinée par Bertone, se prenait pour la « Golf italienne » et la signature Abarth était tout indiquée pour désigner une variante « vroum-vroum ». Le résultat, lancé en 1981 et présenté par les publicitaires comme « un objet roulant non identifié », ne fut pas tout à fait à la hauteur.

Malgré ses peintures de guerre, ses multiples compteurs, ses divers appendices de plastique, ses 125 ch (qui en faisaient une GTI plus puissante que la Golf) et un moteur qui dégageait cette sonorité métallique qui fit la gloire des italiennes des années 1980, la Ritmo n’a pas laissé un souvenir impérissable. La faute à une certaine sensibilité à la rouille (doux euphémisme) et, note l’excellent Guide des Youngtimers qui en connait un rayon, « une qualité de finition dramatique ». Sans oublier une consommation évaluée à 17 litres aux 100 km « en consommation sportive ». Mais elle était loin d’être la seule.

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Renault Fuego Turbo (1983)

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On ne rit pas, s’il vous plaît. Il y a trente ans, on se moquait certes un peu du hayon à bulle de la Fuego, spécialité-maison de l’époque mais qui, en l’occurrence, passait pour une pâle copie de celui de la Porsche 944. En revanche, personne n’était plié de rire à la seule évocation du coupé quatre-places de Renault. Pensez : extraire 132 ch d’un honnête moteur de 1,5 litre tenait de la sorcellerie. D’ailleurs, Renault ne se privait pas de faire savoir à grand renfort de stickers sur les vitres et la carrosserie qu’il y avait un TURBO sous le capot de sa voiture. Anti-GTI, ce modèle né trop tard (conçue sur la base de la R18, la Fuego apparue en 1980 n’était déjà plus de première jeunesse) ne sera diffusé que pendant deux ans. La Renault dite « des garçons coiffeurs » se vengera en recevant, bien plus tard, un hommage cinématographique auquel les GTI n’ont jamais eu droit. Avant d’être citée par les Anglais de alt-J dans leur clip Fitzpleasure (en 2004)

Citroën Visa GTI (1984)

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Compte tenu de l’ampleur du phénomène GTI, il n’y avait pas de raison pour que Citroën ne prétende à sa part du gâteau. Dés octobre 1984, soit huit mois seulement après le lancement de la Peugeot 205 GTI, la Visa est présentée avec un moteur de 115 ch, de doubles optiques de phares et un spoiler réglementaire. On sent cependant comme un léger parfum de bricolage. La Visa qui n’a pas eu accès à des liaisons au sol aussi pointues que sa cousine sochalienne, n’est pas à mettre entre toutes les mains. Son caractère volcanique sera immortalisé par une publicité restée célèbre où on pouvait la voir décoller d’un porte-avions. Insuffisant, cependant, pour prendre son envol commercial.

Citroën BX 19 GTI (1987)

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Le concept GTI est-il compatible avec une familiale ? Techniquement, sans doute. Tous ailerons et antibrouillards dehors, la BX s’y applique. L’idée de Citroën n’est pas sotte. La BX est une très bonne routière, sa suspension hydropneumatique lui assure un niveau de confort appréciable et la BX Sport a déjà conquis son public. La version GTI hérite du 1,9 litre de la 205 GTI (sa puissance sera même portée à 165 ch sur la version seize-soupapes) et recevra même sur le tard une transmission intégrale. À part cela, elle freine moyennement bien (l’ABS n’est pas de série) et n’aime pas trop les virages serrés. Surtout, il apparaît vite que la BX 19 GTI en fait trop. Familiale fougueuse, pourquoi pas ; expression de la modernité automobile, pas vraiment. Le concept GTI colle aux petites voitures. Chercher à le greffer sur une berline de père de famille ne peut que l’abâtardir. La BX – comme la Peugeot 309 ou plus encore la Citroën CX, qui sacrifièrent elles aussi au maniérisme GTI – en fit la démonstration malgré elle.

Source : http://www.lemonde.fr/m-styles/article/2014/12/05/le-cote-obscure-de-la-gti_4535428_4497319.html

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