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Mini Scooter E Concept & Smart eScooter


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La présentation simultanée de deux scooters électriques chez Smart et Mini ne doit rien au hasard. A la manière de Peugeot, les deux spécialistes de la citadine branchée songent à étendre leur offre à toutes les solutions de mobilité.

Les quelque 30.000 euros exigés en échange d'une Mitsubishi i-MiEV le prouvent : populaire, la voiture électrique n'est pas ! Du moins pas dans l'immédiat. Mini et Smart se résignent par conséquent à explorer la voie du deux-roues à émission nulle, complément naturel à leurs électriques encore expérimentales.

Entre une Cooper S bardée d'accessoires et une Fortwo à l'image bien terne, la femme élégante sûre de son goût n'hésite guère : à ses yeux, la confrontation entre Mini et Smart n'existe que sur le papier. Tandis que pour les dirigeants de BMW et de Smart, elle est bien réelle. Mieux, elle ne fait que commencer.

Smart comme Mini prennent en effet très au sérieux leur rôle de modérateur au sein de Daimler et de BMW Group. La présentation simultanée de deux études de scooter électrique ne doit rien au hasard. Elle cadre parfaitement avec leur mission qui consiste à élargir leur cercle de diffusion afin de compenser les émissions de CO2 des Rolls-Royce, Maybach et autres BMW et Mercedes-Benz de fortes cylindrées. Objectif ? Passer sous la barre des 130 g/km de CO2 à l'échelle du groupe avant 2015, afin d'échapper aux amendes de la Commission européenne.

À ce petit jeu-là, BMW a pris une longueur d'avance. Après une première mutation en Clubman, sa Mini vient de se métamorphoser en un Crossman infiniment plus confortable et polyvalent que la Cooper des débuts. Citroën et Nissan voient d'un mauvais œil cette incursion sur le territoire de leurs C3 Picasso, Juke et Cube qui font de la "branchitude" leur principal argument de vente. Mais Daimler a de quoi se montrer plus agacé encore.

Le constructeur allemand avait en effet résolu de combler le gouffre qui séparait la Smart de la Classe A à une époque où BMW en était encore à s'étonner du succès aussi vif qu'inattendu de sa Mini.

La mévente des Smart Roadster & Coupé, comme celle de la Forfour mit un coup d'arrêt à cette stratégie d'expansion. Un échec cuisant qui fit jurer Daimler qu'on ne l'y reprendrait pas, du moins pas sans l'appui d'un partenaire solide. C'est finalement à Renault qu'échut en début d'année ce rôle, à la surprise générale. Le Français garantira les volumes de production et apportera son concours industriel et technique à la réalisation d'une nouvelle Smart à quatre portes et quatre places. Résultat attendu pour 2013.

Sur le front des électriques en revanche, la confrontation est d'ores et déjà directe. Encore au stade expérimental, les Mini E et Smart Fortwo Electric Drive s'affrontent sur le terrain médiatique faute de pouvoir encore investir les concessions.

Assemblées à quelques centaines d'exemplaires et confiées à des conducteurs triés sur le volet, elles servent à promouvoir l'image verte de leur constructeur comme à engranger le maximum d'enseignements pratiques. Objectif, optimiser les performances comme le coût de production des variantes électriques de la prochaine génération de Mini et de Smart.

Quels que soient les mérites de ces futures électriques, leur tarif promet d'être peu en rapport avec leur format de poche. Il n'y a qu'à voir les 30.000 euros exigés par Mitsubishi en échange de sa i-MiEV pour s'en convaincre. De même que les 499 euros TTC de loyer mensuel demandés par Peugeot pour la location de sa iOn, première électrique commercialisée. Songez que pour la même somme, on peut rouler en BMW Série 1 Diesel…

Il paraissait donc légitime pour BMW comme pour Daimler d'envisager une alternative meilleur marché. Pour Smart qui s'est déjà efforcé de "réduire la voiture à son minimum" (en référence à son slogan originel : "Reduce to the Max"), il n'y avait guère d'autre issue que d'investir la formule du trois ou du deux-roues.

De la part de Mini, la démarche s'avère plus surprenante. Avant de songer au scooter, la firme anglo-allemande aurait pu tenter de raccourcir et d'alléger son modèle-phare. Mais l'investissement aurait sans doute égalé le coût de l'étude d'une toute nouvelle auto…

Deux scooters, une même approche de la mobilité

Une chose est sûre, cependant : on ne saurait contester à BMW sa légitimité en matière de deux-roues, quand bien même le Bavarois préfère habiller à l'anglaise son scooter électrique, on peut lui trouver un lien de parenté avec l'étude de scooter électrique BMW C1-E présentée à l'automne dernier.

C'est ainsi que BMW partage avec Peugeot sa vision de la mobilité du futur. Le Français aspire à centraliser toutes les solutions de transport individuel via son "programme de mobilité" Mu by Peugeot : du vélo pour la balade au fourgon pour le déménagement, en passant par le scooter et la citadine électriques.

Chez Smart aussi on réfléchit en ces termes. Annette Winkler qui préside aux destinées de la marque précise que le eScooter a été envisagé comme partie intégrante du système car2go de location à la demande de la Smart Electric Drive. Autrement dit, le citadin du futur pourra renoncer à sa voiture dès lors qu'il n'a pas de bagage et qu'il souhaite s'affranchir du problème du stationnement. À condition que la météo le lui permette !

Smart vise sans ambages le vivier de citadins qui s'en remettent aux transports en commun ou bien à leurs amis pour circuler. Soit parce qu'ils n'ont pas l'âge requis pour passer le permis de conduire, soit parce qu'ils ont toujours repoussé l'échéance par paresse ou par souci d'économie.

Quant aux automobilistes effrayés par les risques encourus à deux-roues, la liste impressionnante des systèmes de sécurité rassemblés sur le eScooter a de quoi les rassurer : antiblocage de frein ABS, coussin gonflable dans le guidon, ainsi que capteur de présence dans l'angle mort. Mieux que sur la plus chère et la plus sophistiquée des motos !

Une architecture technique similaire

Le Smart eScooter et le monde du smartphone semblent indissociables. En l'occurrence, l'iPhone 4 inséré dans le port prévu à cet effet déposé au centre du guidon sert à la fois à débloquer l'antivol et à démarrer la machine. Une application Apple prend en charge l'affichage du compteur de vitesse, du système de navigation et du témoin de charge des batteries. Le téléphone permet aussi de localiser le scooter au moyen de sa balise GPS.

Le Smart eScooter est entraîné par un moteur électrique sans balai de 4 kW logé dans le moyeu de la roue arrière. Pas de chaîne ou de transmission à proprement parler : le moteur attaque directement la roue. C'est autant d'encombrement, de masse et d'entretien en moins.

Le courant électrique est fourni par une batterie d'accumulateurs au lithium-ion (48 volts et 80 Ah) qui autorise une autonomie maximale de 100 km. Sauf à tutoyer trop longtemps ou trop fréquemment la vitesse maximale fixée à 45 km/h pour des raisons réglementaires.

À noter qu'au freinage, le moteur électrique devient générateur et convertit une part de l'énergie cinétique en courant électrique. Les batteries reçoivent par ailleurs la modeste contribution des cellules photovoltaïques disposées sur le tablier avant.

Le Smart eScooter peut être mis en charge sur n'importe quelle prise de courant domestique. Comptez entre trois et cinq heurs selon l'intensité délivrée. Le chargeur intégré est relié à un câble entreposé derrière l'emblème avant.

Même approche pour le Mini Scooter E dont la batterie au lithium-ion peut être rechargée sur toute prise de courant grâce à un câble embarqué. Mini comme Smart recommandent d'exploiter le moindre arrêt en insistant sur le fait que l'effet mémoire n'est plus à craindre.

En revanche, Mini ne dit mot quant aux performances de son engin au moteur logé contre la roue arrière, sous un enjoliveur : on ignore ainsi quelle est son autonomie, sa puissance et sa vitesse de pointe. Seul indice, un compteur gradué jusqu'à 80 km/h.

Sur le guidon du Mini Scooter E Concept, on trouve un gros compteur circulaire qui évoque le style de la Mini et intègre un smartphone. Comme sur le Smart eScooter, c'est son insertion qui démarre le scooter Mini. Il assure aussi la navigation, la réception des appels via un casque Bluetooth, la diffusion de musique, etc.

Le compteur de vitesse en arc de cercle prend la forme d'un tube rempli d'un liquide qui se dilate – comme dans un thermo-mètre à liquide – au fur et à mesure que la vitesse augmente. L'indicateur de charge occupe la partie inférieure.

Question vie pratique, le Mini Scooter E Concept répond aux vide-poches ménagés dans le cadre en aluminium du Smart eScooter par une version astucieuse du Center Rail étrenné par la Mini Countryman. Un rail de fixation en aluminium disposé verticalement entre le tablier et le plancher reçoit tous les menus articles personnels du "scootériste".

Preuve que Mini s'efforce autant que Smart à ne pas trop dépayser l'automobiliste étranger à la conduite d'un deux-roues, toutes les commandes – éclairage, clignotants et autres fonctions liées à la conduite – correspondent de par leur conception aux touches du volant multifonctions de la Mini Cooper.

À lire les longs descriptifs qui accompagnent les deux engins, on comprend qu'au pragmatisme visionnaire de Smart, Mini répond par une obsession pour le design et la mode. Son Mini Scooter E Concept se dédouble en deux versions (plus un troisième exemplaire, simple variante de livrée) qui sont autant de professions de foi "lifestyle. Pour preuve, la mise à contribution du mannequin Agyness Deyn pour présenter l'engin aux côtés du très élégant patron du design BMW, Adrian van Hooydonk. Cette grande prêtresse de la mode londonienne apporte sa caution à un scooter allemand qui se cherche obstinément des racines anglaises.

Au final, ce n'est pas tant la faisabilité technique des scooter Mini et Smart qui prête à débat, mais plutôt la pertinence de tels projets chez des constructeurs accaparés par le développement de leur gamme de véhicules à quatre roues. Paradoxalement, c'est celui qui dispose de l'avance la plus confortable sur son concurrent qui semble prendre l'avenir du scooter électrique le moins au sérieux. Est-ce pour mieux nous surprendre ? Réponse d'ici quatre ans.

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Prise et cordon sous la selle chez Mini.

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Prise derrière le blason de tablier avant chez Smart.

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Sur le scooter Mini, l'iPhone se dépose au centre du tachymètre annulaire. Il sert à débloquer l'antivol, à démarrer, à trouver son chemin, etc.

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Au guidon du scooter Smart, la vitesse et l'autonomie s'affichent sur un iPhone. Il sert également à débloquer l'antivol, à trouver son chemin, etc.

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Ce rangement amovible monté sur rail s'inspire du ''Center Rail'' de la Mini Clubman.

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Le Smart eScooter s'avance sous cette apparence unique, dont le vert et le blanc nacré rappelle la Smart Electric Drive.

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Ce motif en nid d'abeille sur le saute-vent évoque les cellules photovoltaïques qui tapissent le tablier avant du scooter Smart.

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